Selon une étude de l’Ifop menée en 2023, les jeunes font très peu l’amour. En effet, 43 % des 18-25 ans n’ont eu aucun rapport sexuel en 2022 dans l’hexagone. Un pourcentage qui ne fait que s’accroître depuis dix ans. Cela pourrait-il avoir des effets sur la santé ? Élément de réponse plus bas.
L’abstinence sexuelle c’est quoi ?
D’après le Dr Gilbert Bou Jaoudé, « L’abstinence commence dès lors qu’il y a absence de rapport sexuel à partir de 4 à 6 mois. » Il serait démesuré de dire que cela est grave puisque d’un point de vue santé physique ou fonctionnelle, les rapports sexuels impliquent de nombreux risques (infections urinaires, IST, grossesses non désirées…).
Par contre, pour ce qui touche à la santé mentale, il y a matière à débattre. Il faut noter que sur cette tranche d’âge (18-25 ans), l’absence de sexualité est d’autant plus liée à la montée des cas de dépression chez les jeunes. Beaucoup de jeunes préfèrent connaître leurs premières expériences ou se remettre dans le bain après une période d’inactivité avec des poupées sexuelles.
Le Dr Gilbert Bou Jaoudé insiste sur le fait que les effets de l’abstinence sur la santé mentale sont plus dus aux causes de l’absence de sexualité que de l’abstinence elle-même. « Celle-ci est-elle choisie ou subie ? S’installe-t-elle brusquement ou progressivement avec le temps ? Et surtout à quel âge ? Compte tenu des réponses, les effets de l’abstinence ne seront pas les mêmes d’un individu à l’autre. »
La cause la moins supportable est généralement l’abstinence subie, dont les conséquences dépendent de la sensibilité de chacun. Si les impacts psychologiques sont avérés, l’absence de relation sexuelle n’a-t-elle véritablement pas d’effets sur le corps humain ?
Le sexe peut-il contribuer à la bonne santé physique ?
À cette question, la réponse est mitigée. Il n’y a véritablement de preuves scientifiques ni de consensus ou de faits établis démontrant que faire l’amour assurerait une meilleure immunité. Selon la croyance populaire, le sexe protégerait des maladies dégénératives du cerveau, contiendrait le cancer du sein ou de la prostate, et préviendrait des risques cardiovasculaires.
Toujours selon le Dr Gilbert Bou Jaoudé : « La plupart des études établissent un rapprochement entre le d’éjaculer fréquemment et la diminution du cancer de la prostate. Cependant, cela peut être remis en cause. À titre indicatif, une fréquence d’éjaculation élevée chez les personnes saines signifierait-il qu’elles avaient plus de testostérone ? Puisqu’il s’agit d’une hormone qui protège du cancer, il y a lieu de s’interroger. »